1. Boris Ender, Mouvement de forme organique, 1919, huile sur toile, Musée national d'art contemporain - collection Costakis, Théssalonique.
Une courte note aujourd'hui pour vous parler de peinture. Non non, ce n'est pas encore devenu un gros mot sur ce blog que je consacre principalement à la photo ! Disons simplement que l'expo qui se tient en ce moment au musée Maillol vaut le détour.
Son grand intérêt est de présenter un panorama de l'art russe d'avant-garde des années 1910 à 1940 au travers d'une sélection d'oeuvres certes restreinte, mais de grande qualité. La collection constituée avec peu de moyens dans les années 50-60 par George Costakis, amateur autodidacte qui s'est forgé son propre regard sur l'art, comprend en effet l'essentiel des grands noms du suprématisme, du cubo-futurisme et du constructivisme tels Malevitch, Popova, Rodtchenko, El Lissitzky ou encore Tatline, mais pas seulement.
2. Gustave Kloutsis, Ville dynamique, 1919, huile sur toile, Musée national d'art contemporain - collection Costakis, Théssalonique.
3. Gustave Kloutsis, Carte postale des Spartakiades de Moscou – Le sportif doit être un tireur d’élite, 1928, photomontage, Musée national d'art contemporain - collection Costakis, Théssalonique.
On découvre au fil du parcours bon nombre d'artistes aux noms moins célèbres mais dont les oeuvres témoignent du fourmillement des recherches artistiques menées en Russie alors. J'ai particulièrement apprécié Gustave Kloutsis et son énigmatique Ville dynamique, ses photomontages au graphisme acéré pour la promotion des Spartakiades de Moscou, les recherches sur la lumière, le reflet et la matière de la Constructon linéaire d'Ivan Koudriachov (impossible de trouver une repro, désolée), ou encore les collages de Xénia Ender qui m'évoquent aussi bien Matisse que certaines compositions d'op'art de Bridget Riley.
5. Xénia Ender, Sans titre, vers 1924-1926, collage sur papier, Musée national d'art contemporain - collection Costakis, Théssalonique.
La dernière oeuvre du parcours, un Rythme expressif de Rodtchenko de 1943-1944 a quant à lui beaucoup à voir avec les all-over de Pollock. L'expression avant-garde prend là tout son sens.
Seul point noir au tableau, plusieurs toiles importantes de Popova et de Rodtchenko (6 oeuvres au total) ont quitté depuis le 26 janvier les cimaises du musée Maillol pour rejoindre celles de la Tate Modern. Elles ont été remplacées par de très discutables fac-similés, montés sur toile et accrochés en lieu et place des oeuvres originales. Je suis persuadée que le but n'est pas de leurrer le visiteur, mais personnellement j'aurais préféré que le statut de ces reproductions soit plus visible et mieux assumé.
Vers de nouveaux rivages - l'avant-garde russe dans la collection Costakis
exposition jusqu'au 2 mars
Fondation Dina Vierny - Musée Maillol
61 rue de Grenelle, Paris 7e
tous les jours de 11h à 18h sauf les mardis et jours feriés
Tarif plein : 8 euros
Tarif réduit : 6 euros
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