dimanche 29 juin 2008

Photo du jour



Joan Fontcuberta
, Forderungen des Frühlings (Exigences du printemps), photogramme réalisé sur papier peint, 1991.


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samedi 28 juin 2008

Photo du jour



Ei-Kyu, sans titre (tiré de l'album La Raison du sommeil), 1936.


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vendredi 27 juin 2008

jeudi 26 juin 2008

mercredi 25 juin 2008

Photo du jour



El Lissitzky, Pelikan Tinte (publicité pour l'encre Pelikan), Locarno, 1924.


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© ADAGP

mardi 24 juin 2008

Photo du jour



Laszlo Moholy-Nagy
, sans titre, Dessau, 1925-1928.


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© ADAGP

lundi 23 juin 2008

Photo du jour

Cette semaine la sélection de photo est consacrée à un type d'image photographique que j'affectionne particulièrement : le photogramme. Le procédé est tout simple : n'intervient dans l'opération que la surface photosensible sur laquelle la lumière vient imprimer ses effets, sans aucun recours à un appareil ou à une boîte d'optique quelconques.

Pratiqué dès les prémices de la photo, notamment par l'inventeur anglais William Henry Fox Talbot ou la botaniste Anna Atkins, le photogramme est l'un des média de prédilection des artistes d'avant-garde du XXème siècle.





Man Ray, rayogramme, Paris, 1923.


© Man Ray Trust - ADAGP.

dimanche 22 juin 2008

Daumier, l'écriture du lithographe

1. Le coin des politiques, détail, lithographie, planche n°1 de la série A la brasserie, publiée dans Le Charivari le 5 janvier 1864.


Bonne nouvelle pour tous ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de visiter l’expo Daumier de la BNF qui devait se terminer le 8 juin : prolongation jusqu’au 29 juin ! Et pour ceux qui ne peuvent pas se rendre sur place, pas la peine de pester, le site dédié à l’expo est à l’image de celle-ci : absolument génial ! On y trouve la totalité des images et des textes explicatifs, mais pas seulement. Une bonne partie des lithos a été numérisée en haute définition et le zoom permet de se retrouver réellement au coeur de l’oeuvre dans toute sa matérialité : le geste du lithographe prend vie sous vos yeux. Et en prime, un ensemble conséquent de textes issus du catalogue proposent un approfondissement passionnant sur Daumier et son époque.


C’est une véritable plongée dans la vie du XIXème siècle que propose l’exposition, au travers de l’oeil aiguisé du célèbre caricaturiste, comme le souligne la mise en scène malicieuse de l’autoportrait sculpté de l’artiste, reflété par un miroir déformant. Le ton est donné.


Si Daumier est également l’auteur de sculptures et de peintures dont une partie sont aujourd’hui visibles au musée d’Orsay, sa renommée, il l’a principalement établie en tant que dessinateur lithographe. Il produit ses premières planches à caractère politique dans les années 1830 dans les journaux satiriques La Silhouette, La Caricature et Le Charivari. En 1834, sa dénonciation sans compromis de la répression sanglante de l’émeute de la rue Transnonain prend la forme d’une description réaliste sans verser dans le pathétique, ce qui la rend d’autant plus frappante. On est simplement face à l’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile, de plus faillible.


2. Rue Transnonain le 15 avril 1834, lithographie publiée dans l'Association mensuelle de juillet 1834.


Cette faille, Daumier la traque. Observateur de son temps et de ses contemporains, son crayon se nourrit de ces petits riens du quotidien, de la pluie ou du beau temps, tout autant que des grands événements qui agitent le siècle. Restauration, Monarchie de Juillet, IIème République, Second Empire, IIIème République... la succession de régimes dont Daumier est le témoin constitue certes une source d’inspiration de premier choix pour l’artiste, mais elle est aussi un frein à son expression. L’exposition rend particulièrement bien compte de ces différentes périodes et des contraintes qui pèsent sur le choix des thèmes abordés par le lithographe. Les lois de contrôle de la presse ou de plus grande liberté se succèdent, et Daumier en fait les frais. Suite à son emprisonnement à Sainte-Pélagie, l’artiste renonce temporairement à traiter des sujets politiques et se consacre aux scènes de moeurs dans lesquelles il épingle les travers de ses contemporains avec un mélange d’ironie et de tendresse.



3. 1830 et 1833, lithographie publiée dans La Caricature du 15 août 1833.


4. Le printemps à Paris "A la bonne heure, il ne fait plus froid !", lithographie, planche n°4 de la série Croquis parisiens, publiée dans Le Charivari du 5 avril 1853.


La drôlerie de certaines scènes dépasse les frontières temporelles et les visiteurs de l’expo ont tous le sourire aux lèvres. Personnellement j’ai pas mal ricané devant la série sur l’histoire ancienne, je me suis retrouvée transportée au lycée, en cours de mythologie grecque pendant lequel on caricaturait la prof en toge et spartiates (Melle B. si vous me lisez, χαιρε ! Peace !).





5. Le baptême d'Achille, lithographie, planche n°22 de la série Histoire ancienne, publiée dans Le Charivari du 28 août 1842.



6. Les nuits de Pénélope, planche n°6 de la série Histoire ancienne, publiée dans Le Charivari du 24 avril 1842.


Mais le ton n'est pas toujours aussi léger et la caricature politique reprend vie sous le crayon de l'artiste dans les années 1860-1870. L'acuité du regard que porte Daumier sur l'actualité est souvent frappante et trouve de troublants échos dans les tensions du monde d'aujourd'hui. De manière fort à propos, la programmation de la BNF comportait d'ailleurs ce printemps, en parallèle de l'exposition, un accrochage de caricatures politiques sur le thème "les héritiers de Daumier", que vous pouvez retrouver dans son intégralité sur le site.





7. L'Equilibre européen, lithographie, planche n°231 de la série Actualités, publiée dans Le Charivari du 1er décembre 1866.


Pour compléter le parcours, l'exposition se termine par une section très complète sur les étapes de création de la lithographie, du dessin préparatoire au résultat imprimé et légendé, prêt à être publié. On se retrouve même face à quelques épreuves annotées par le comité de Censure. Et l'on se prend à songer à ce qu'aurait été l'oeuvre de Daumier s'il n'avait pas existé.




Daumier, l'écriture du lithographe
Bibliothèque Nationale de France
58 rue de Richelieu, IIème arr.
jusqu'au 29 juin
tarif plein : 7 euros
tarif réduit : 5 euros

toutes images © ADAGP

Photo du jour




Charles Marville
, la tête de la statue de la Liberté par Bartholdi à l'Exposition Universelle de 1878.

samedi 21 juin 2008

jeudi 19 juin 2008

Photo du jour



Charles Marville, rue de la montagne Sainte-Geneviève près du carrefour de la rue Laplace, 1865-1868.

mercredi 18 juin 2008

Photo du jour




Charles Marville, Vespasienne à 2 places avec un écran de tôle ajourée, localisation inconnue, sans date.

mardi 17 juin 2008

Photo du jour




Charles Marville, la montagne Sainte-Geneviève, rue Traversière (actuel square Monge), 1865-1868.

lundi 16 juin 2008

samedi 14 juin 2008

Photo du jour




Photographie anonyme extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

Photo du jour



Photographie anonyme extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

vendredi 13 juin 2008

Photo du jour


Photographie anonyme extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

jeudi 12 juin 2008

Photo du jour


Photographie anonyme extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

mercredi 11 juin 2008

Photo du jour


Photographie anonyme extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

mardi 10 juin 2008

Photo du jour


Photographie anonyme, extraite de Photo trouvée, Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.

lundi 9 juin 2008

Photo du jour


Cette semaine, une sélection de photographies anonymes extraites de Photo trouvée de Michel Frizot et Cédric de Veigy, Phaidon, 2006.


Les photographies de la semaines passée étaient tirées de La Photographie britannique, de Marc Haworth Booth, Centre National de la Photographie, collection Photo poche, 1999.

dimanche 8 juin 2008

Monumenta 2008 – La Promenade de Richard Serra au Grand Palais


Monumenta, c’est quoi ? «Une enveloppe architecturale transformée en une enveloppe sculpturale», telle est la définition de Richard Serra. Créée l’année dernière, la première édition de Monumenta avait ouvert le gigantesque espace de la nef du Grand Palais, fraichement restaurée, à Anselm Kiefer. Défi relevé avec succès par l’artiste allemand, qui était parvenu à habiter cet immense volume aux proportions de hall de gare et à lui insuffler une véritable profondeur dramatique et réflexive au travers de ses oeuvres sur le thème de la mémoire et de la destruction. C’était un voyage intérieur chaotique ayant pour trame la Shoah, que nous proposait Kiefer, questionnant notre rapport à une Histoire encore vivace.


L’artiste invité cette année par Monumenta est le sculpteur américain Richard Serra, dont les créations, aux dimensions propres à défier les architectures les plus colossales, semblent taillées pour le Grand Palais. Le parti adopté par Serra est cependant très éloigné du tourbillon émotionnel dans lequel Kiefer avait plongé les visiteurs l’an passé, et c’est une Promenade empreinte de sérénité qu’il nous propose.


En cela, l’oeuvre de Serra demeure très marquée par l’expérience qu’il fait, lors d’un voyage en 1970 au Japon, du jardin zen de Kyoto. Il le dit lui-même, cet épisode fut un déclencheur et il intègre dès lors dans sa création une réflexion sur la rythmique de l’espacement. Cet élément est fondamental pour comprendre la Promenade. Car face à ces immenses structures de métal qui se dressent vers la voûte transparente de la nef, à la fois massives et extrêmement frêles, légèrement inclinées, comme prêtes à s’effondrer, c’est bien la mouvance, la promenade du visiteur au sein de l’oeuvre qui en forme le coeur même.


«Le sujet, c’est l’expérience que vous avez en rentrant dans cet espace et en vous y déplaçant. C’est votre expérience de cette oeuvre» dit Serra. Plus encore, c’est une expérience privée, de l’ordre de l’intime, vécue en public. Déroutante et très enrichissante, cette expérience, je vous la recommande vraiment ! Un des temps forts de la scène culturelle parisienne, sans nul doute.











Monumenta 2008 : la Promenade de Richard Serra
Grand Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8è
du 7 mai au 15 juin 2008
tarif plein : 4 euros
tarif réduit : 2 euros
audioguide gratuit, profitez-en !


Photos de l'auteur.

Photo du jour




John Dudley Johnston, Liverpool, 1906.

vendredi 6 juin 2008

mardi 3 juin 2008

La photo du jour

Nouvelle rubrique !

J'essaierai de me tenir à ce rythme de parution pour partager avec vous quelques unes de mes photos préférées. Un grand tour d'horizon de l'histoire de la photo au travers de clichés ultra célèbres ou plus confidentiels, voire anonymes.

C'est parti donc, avec cette semaine une petite sélection de photo britannique du XIXème.








Alfred Horsley Hinton
, La lande sauvage, 1896.

dimanche 1 juin 2008

Les Mains Libres - Eluard illustre Man Ray


1. Les Mains Libres relié pas Mary Reynolds, Chicago Art Institute
2. Les Mains Libres, 1ère édition chez Jeanne Bucher, Paris, 1937


Lors de ma visite de l’expo Man Ray, j’avais eu un coup de coeur pour une série de gravures que je pensais être des illustrations pour le recueil de poèmes de Paul Eluard Les Mains Libres. Après quelques recherches, il s’est avéré que la démarche des deux artistes et amis pour la création de cet ouvrage était en réalité l’exact inverse. Ces dessins, Man Ray les a réalisés au cours des années 1936-37 alors qu’il voyage dans le Sud de la France et en Cornouailles, et c'est à partir d'eux qu'Eluard a composé ses poèmes.


L’ensemble que forment poèmes et illustrations sont un écho particulièrement éloquent de la manière dont est vécu l’acte créatif chez les surréalistes. Les dessins de Man Ray sont issus des croquis réalisés au cours de ces deux années de voyage sur un carnet qu’il conserve auprès de son lit. Il pousse ainsi très loin l’expérience du dessin automatique, créant ses esquisses le soir avant de s’endormir et le matin, quand au réveil ses rêves lui reviennent à l’esprit. «Dans ces dessins, mes mains rêvent» dit Man Ray à propos des Mains Libres.


Au fil des pages, Man Ray convoque tout un cortège d’images hétéroclites issues de sa mythologie personnelle ou plus largement partagées par le clan surréaliste, assemblées dans des compositions évoquant le cadavre exquis. Certaines gravures témoignent de l'influence de Giorgio de Chirico tandis que d'autres font directement écho aux propres photographies de Man Ray.

3. Man Ray, Les Mains Libres, L'évidence

4. Man Ray, A l'heure de l'observatoire, les amants, 1933-34

5. Man Ray, Larmes, 1933


6. Man Ray, objet indestructible, 1964, réplique de l'objet à détruire de 1923, MoMA, New York



7. Magritte, Faux miroir, 1929

8. Man Ray, Les Mains Libres, Femme portative

9. Dali, étude pour l'armoire anthropomorphe, 1936

10. Breton, Lamba et Tanguy, cadavre exquis, 1938, National Galleries of Scotland

11. Man Ray, Les Mains Libres, autoportrait

12. Man Ray, Les Mains Libres, portrait d'André Breton

13. Man Ray, portrait d'André Breton (solarisation), 1929

14. Man Ray, Les Mains Libres, portrait imaginaire du marquis de Sade

15. Chirico, Le Chant d'amour, 1914, MoMA, New York


Le recueil est aussi une célébration de l’amitié qui lie Man Ray à Eluard, depuis leur rencontre dans le Paris des années 20. D’une première collaboration entre eux était né Facile, recueil de poèmes et de photographies dont Nusch la «Berlinoise», le nouvel amour d’Eluard, forme le motif central. Les deux hommes ont une même foi dans le pouvoir de l’art, de la poésie et de l’imagination, et pour Eluard «le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré». Par un jeu d’évocation et d’écriture automatique, mêlant une langue d’une grande pureté à un vocabulaire plus provocateur, les poèmes se combinent aux dessins et viennent démultiplier les interprétations possibles. Je vous laisse en compagnie de quelques-unes des ces pages.



LA LECTURE


Au centre de Paris
La pudeur rêvassait

Le bouquet du ciel sans nuages
Dans un vase de maisons noires

Quand elle n'a pas le temps
Elle n'en est que plus belle

On n'en finit pas d'apprendre
Le ciel ferme la fenêtre
Le soleil cache le plafond.









L'ANGOISSE ET L'INQUIETUDE

Purifier raréfier stériliser détruire
Semer multiplier alimenter détruire.








SOLITAIRE

J'aurais pu vivre sans toi
Vivre seul

Qui parle
Qui peut vivre seul
Sans toi
Qui

Etre en dépit de tout
Etre en dépit de soi

La nuit est avancée

Comme un bloc de cristal
Je me mêle à la nuit.





Bibliographie :

Paul Eluard, Oeuvres complètes, tome 1, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1968.
Man Ray, Autoportrait, Babel, 1998.
Neil Baldwin, Man Ray, une vie d'artiste, Plon, 1990.